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Mare Nostrum
1.
Chants incessants
sont les profondeurs
aux cris silencieux.
Et nos regards tournés
vers l’envers
et nos mains d’oubli
sur nos oreilles
posées.
Mare nostrum
Voguent
les corps
enveloppés
de leurs draps blancs
ils dansent
dansent
ballottés
portant leur inespoir
de vie paisible.
Fantômes
sur nos visages
flottant entre deux rivages
de men
songes.
Les rêves
confrontés
à la légèreté
de notre peau.
2.
Depuis longtemps maintenant
ces formes longent les rivages
de l’indicible.
Fluides
elles flottent
dérivent du Nil
de Sidra
Symi
Ajdabya
et sont sans regard
ni bouches
non plus
de visage
ayant tous les visages.
Leurs répits invécus
dérivent ainsi hors du temps
aux marées incertaines.
Elles ne sont d’ici
ni d’ailleurs
n’ont plus
d’âge.
Suivant désespérées leur ombre
dans les courants bleu nuit
sombre
loin
loin
si loin des cœurs
qui encore à cette heure
les pleurent.
3.
Dérives
qui ont connu
tant d’ossements de vies
rugissent
rugissent
leur destin.
Chacun un monde
dont les forces
nous trépassent.
©Géry Lamarre, 2022