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    JARDINS INTERIEURS À NOS CHEMINS SUSPENDUS

     

    *  *  *

     

    Notre première oasis. La Nuit. Cette nuit voûtée sombre. Voûtée. Sur son berceau d’argile. Sur nos avants et avenirs. Campés. Là. Dans l’instant. Nuit de conscience constellée. D’étonnements et d’angoisses. A défaut d’étoiles. Clameurs et troubles. Souffrances et joies. Émanations chuchotées. Lointaines. Atténuées. Par le bercement des eaux.

     

                                                                     Seuls.

     

                                                                Seuls. Et reliés à la fois. Sur les invisibles. Routes. Entortillées à nos descendants. Nos ascendants. Nuits d’origines. Une escale. Un campement. Dans la nuit de la nuit. Nous.

    Nous y sommes restaurés. Nourris aux cendres de ces feux de failles. Y avons trouvé source des chants et ritournelles. Nos légendes forgées.

     

     

    *  *  *

     

    Le sable frissonne. Court sur la peau. Du paysage. Ondule. L’ombre des hauts phœnix. Nous sommes. Ici. En cet instant. Notre eau rafraîchie. Et nos pieds soulagés. L’homme s’est mis à scander. Puis à tracer. Des mots de verdure. De joies infimes. De doutes confiants. Il était. Devenu. Le geste du peintre. Caresse légère. Geste rituel. Se répétant. Se répétant. Son oasis. Dans les pierrailles du temps.  

    Chacun avons le nôtre. Un territoire. A la croisée des chemins.

     

     

    *  *  *

     

    Là où tes pensées glissent. Sur tes pensées. Ce territoire.

    Se plie. Se déplie. Effrite les murs. Et les minutes. Une risée. Un grain d’instants de sable. Cherchant son chemin. Dans les méandres de la peau. Des souvenirs. S’insinuant. Précieux. Est ce refuge. Fait de soleils vivaces. De vents. Et d’émois. Un jardin intérieur. Suspendu. Une bulle. Verdoyante. Au fond du cœur.

     

    Sur la tenture. De la nuit. Chaude. Brillent. Dorénavant. Deux étoiles. Merveilleuses. Refleurissant. Chaque jour. L’aube des jours.

     

     

    *  *  *

     

    Assises sont.

    Nos oasis. Mais aussi. Mue. Qui nous rappelle. Que nous sommes. Âme et corps nomades. Marche. Marche. Martèlement rythmant. Notre temps de poussière. De pas. Parsemés d’étoiles. Une danse. Lente. Lente. Parcourant. L’incertain des chemins. Et les chants invisibles. Nos peurs. Nos doutes. Marche. Marche. Vers nos grands lointains ensauvagés.

    Que peut-être. Deviendont. 

     

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  • Volets fermés

     

    Seul perçant l’obscurité

    de mes draps de rêve

    le souffle puissant

    de cet animal

    sauvage

     

     

    Fabuleux et sauvage

    souffle profond de vies mille et une

    de dragon insoucieux

    arbres sur son errance las

    transformés en gisants

    flots ailleurs démontés

    reliefs au buffet

    de notre présence

     

     

    Mais ici cette nuit

    son souffle

    flaire les interstices

    de mes volets fermés

    et les vitres d’effroi

    fait crisser

     

    de réjouir mon être archaïque

     

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  • S’ouvrir

    aux vents des plaines

    dans ses sens dans son sang

    les ressentir

    pulsation de liberté

     

     

    Frères vents

    vous

    vos hardiesses

    et mélopées

    visage buste envolés

     

     

    Houles plaines

    de blés en liesse

    agitées de forêts

    leur souffle - mots

    aux trilles mystérieuses

    continuellement perce

    mes lignes d’étonnements

     

     

    Favre Claude

    la poétesse

    un jour nous demanda

    quels poèmes

    appris en cœur

     

     

    Ce chant-là

    celui de Vents

     

     

    Vers

    ces quatre premières lignes

    chaque mesure

    chaque stance

    et silence

    danse en mes lignes de vie

     

     

    Mue merveilleuse

    tatouant l’ado de mes frêles peaux

    tout autant

    que le cuir des années nombreuses

     

     

     

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  • Inondés de forêts

    les coteaux plongeaient

    entre plaines et marais

    domaine ancestral des Morins

     

     

    Sept ans enfant 

    dans le temps suspendu

    des plaines immenses

    je découvris

    l’impalpable

    présence

     

     

    Présence qui

    m’emmena

    m’emmène encore

    sur le dos de l’invisible

     

     

    Voguant les vents

    m’isolant en eux

    ils m’acheminaient

    aux îles de quiétude

     

     

    Leurs flux et reflux

    blés frémissants

    malicieux chahutaient

    l’esquif de mon enfance

     

     

    Chaque rafale

    devint jeu

    feu

    dont je fis mesure

    pour découvrir le sens

    de mes errances

     

     

    Esquives

    dans l’étrange archipel des hommes

     

     

     

     

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  •  C’est sillonner le temps

    et ses silences

     

     

    Temps vertical

    des couches de feuillages

    morts strates d’Histoires

    grandes et infimes

    en travail de mémoire

     

     

    Temps vertical

    de ces veilleurs

    qui se trémoussent

    cieux dans les cieux

    avec cet entrain paisible

    qui dépasse nos vies

     

     

    Et ce temps

    horizontal

    celui des vents

    qui entraînent dans leurs bras

    ces grands danseurs sans élan

     

     

     

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